Ancien "modèle" , elle débute au cinéma dans des films publicitaires tournés par le magasin qui l'emploie. Puis un metteur en scène minable remarque son profil dans l'éclairage d'une vitrine de chaussures. Ses débuts ne sont pas fulgurants, car on la fourvoie dans une pantalonnade à la Mack Sennett. où elle apparaît à la fois raide et molle. l'air maussade et plus à plaindre qu'à blâmer Le réalisateur de ce méchant petit film lui conseille, à tout hasard. de prendre des cours d'art dramatique. Ils sont gratuits et se donnent au Théâtre royal par Lars Hanson, idole de la scène suédoise. Elle suit ses cours avec application. figée de timidité ne s'y fait aucune amie, porte toujours la même petite robe noire et ne semble pas promise à un grand avenir. Cependant. discrète jusqu'à paraître insignifiante. elle a une dignité triste qui lui vient de ses racines terriennes. Elle a les attaches fortes. le regard grave. le goût du silence des paysans suédois. Puis Mauritz Stiller la lance, en 1924, avec "La légende de Gösta Berling".Stiller l'emmène à Hollywood. Il y est appelé par un brillant contrat et a eu grand mal à faire engager celle dont il est à la fois le père spirituel et l'amant, son Pygmalion, l'admirateur et le tyran. Hollywood et la Metro Goldwyn Mayer l'engagent en 1926. . On hésite à classer cette femme brûlée à sa propre ardeur. Elle vient d'inventer un nouveau personnage. riche et frémissant, audacieux et pudique. fier et blessé, encore inconnu à l'écran s'il a déjà. -dans !a- littérature et l'Histoire. ses lettres de noblesse avec Anna Karènine, Marguerite Gautier, Christine de Suède. Des femmes auxquelles elle prêtera son visage, des; rôles qui -seront tout naturellement les siens pendant les vingt années qui suivent. pendant lesquelles elle domine, sans effort semble-t-il, l'écran mondial. Elle devient une star légendaire et doit son surnom de "La Divine" au film "Une femme divine", tourné en 1927. |
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1921. HOW NOT TO DRESS du Capitaine Ragnar Ring. Film publicitaire. 1922. OUR DAILY BREADdu Capitaine Ragnar Ring. Film publicitaire 1923. PETER LE VAGABOND (Luffar-Peter/Peter the tramp) d'Erik A. Petschler avec Erik A. Petschler, Helmer Larsson et Fredrik Olsson. 1924. LA LÉGENDE DE GOSTA BERLING (Gôsta Berling saga/The saga of Gôsta Berling) de Mauritz Stiller avec Lars Hanson et Gerda Lundeqvist-Dahlstrôm. 1925 LA RUE SANS JOIE (Die freudlose Gasse/joyless Street) de Georg Wilhelm Pabst avec jaro Furth, Werner Krauss, Asta Nielsen et Marlene Dietrich. Le cinéma expressionniste allemand prend son essor G.W. Pabst s'y impose. Il fait venir à Berlin cette inconnue qui se reconnaît à peine sous le nom de Garbo qu'on a choisi pour elle. Avec se film, on annonce qu'elle va éclipser Asta Nielsen, la grande vedette allemande. |
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1926. LE TORRENT (The torrent) de Monta Bell avec Ricardo Cortez, Gertrude Olmstead et Edward Connelly. Elle a vingt ans.Puisqu'elle est là et que Stiller a donné de grands coups de gueule avec les producteurs, on lui fait tourner un rôle de paysanne espagnole dans ce film. LA TENTATRICE (The temptress) de Fred Niblo et Mauritz Stiller avec Antonio Moreno, Roy D'Arcy et Lionel Barrymore. 1927. LA CHAIR ET LE DIABLE(Flesh and the Devil) de Clarence Brown avec John Gilbert, Lars Hanson et Barbara Kent. Puis on l'essaye avec un jeune premier déjà lancé et c'est la Chair et le Diable. Alors il se passe quelque chose. John Gilbert semble avoir éveillé un feu sous la nieige- Le visage pâle, les, yeux d'eau claire de la Suédoise rayonnent. Un frisson passe de l'écran à la salle lorsque, à la Sainte Table, l'officier tourne le calice pour poser ses lèvres à l'endroit que celle qu'il aime a effleuré ANNA KARENINE (Love) d'Edmund Goulding avec John Gilbert, George Fawcett et Emily Fitzroy. UNE FEMME DIVINE (The divine woman) de Victor Sjostrom avec Lars Hanson, Lowell Sherman, Polly Moran et Dorothy Cumming (28). 1928. LA BELLE TÉNÉBREUSE (The mysterious lady) de Fred Niblo avec Conrad Nagel, Gustav von Seyffertitz et Edward Connelly. |
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1929. INTRIGUES (A woman of affairs) de Clarence Brown avec John Gilbert, Lewis Stone et Douglas Fairbanks jr. . TERRE DE VOLUPTE (Wild orchids) de Sidney Franklin avec Lewis Stone et Nils Asther (29). UN HOMME (A man's man) de James Cruze avec William Haines, Joséphine Dunn et John Gilbert; simple apparition. LE DROIT D'AIMER (The single standard) de John S. Robertson avec Nils Asther, John Mack Brown et Dorothy Sebastian. LE BAISER (The kiss) de Jacques Feyder avec Conrad Nagel, Anders Randolph et Lew Ayres. |
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1930. ANNA CHRISTIE (id.) de Clarence Brown avec Charles Bickford, Marie Dressler et George F. Marion (30) version américaine. Elle a franchi, un cap difficile qui a marqué le naufrage de bien des carrières : le parlant. On a répété qu'elle avait une voix d'homme, un irrémédiable accent suédois. Pendant deux ans, elle n'a rien tourné et, soudain, on annonce -- " Garbo parle " Après lui avoir fait jouer des Italienne, Espagnole , Russe ou Française on a choisi habilement un rôle de Suédoise : celui d'Anna Christie d'Eugène O'Neill. Dès qu'elle paraît. avec son gros chandail et sa valise qu'elle demande " un whisky et bien tassé ". c'estgagné. ANNA CHRISTIE (id.) de Jacques Feyder avec Hans junkermann, Theo Shall et Salka Viertel (30), version allemande. ROMANCE (id.) de Clarence Brown avec Lewis Stone, Gavin Gordon et Elliott Nugent. 1931. L'INSPIRATRICE (Inspiration) de Clarence Brown avec Robert Montgomery, Lewis Stone et Marjorie Rambeau. COURTISANE (Susan Lennox: her fall and rise) de Robert Z. Leonard avec Clark Gable, jean Hersholt et Alan Hale. 1932. MATA HARI (id.) de George Fitzmaurice avec Ramon Novarro, Lionel Barrymore, Lewis Stone et C. Henry Gordon. GRAND HOTEL (id.) d'Edmund Goulding avec John Barrymore, joan Crawford, Lionel Barrymore, Wallace Berry et Lewis Stone. COMME TU ME VEUX (As you desire me) de George Fitzmaurice avec Erich von Stroheim, Melvyn Douglas, Owen Moore et Hedda Hopper. 1933. LA REINE CHRISTINE (Queen Christina) de Rouben Mamoulian avec John Gilbert, Ian Keith, Lewis Stone, Elisabeth Young et C. Aubrey Smith. |
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1934. LE VOILE DES ILLUSIONS (The painted veil) de Richard Boleslawski avec George Brent, Herbert Marshall, Warner Oland, jean Hersholt et Beulah Bondi. 1935. ANNA KARENINE (Anna Karenina) de Clarence Brown avec Fredric March, Basil Rathbone, Freddie Bartholornew, Maureen O'Sullivan et May Robson. 1936. LE ROMAN DE MARGUERITE GAUTIER (Camille) de George Cukor avec Robert Taylor, Lionel Barrymore, Henry Daniell, Lenore Ulric et Laura Hope Crews. 1937. MARIE WALEWSKA (Conquest) de Clarence Brown avec Charles Boyer, Reginald Owen, Alan Marshal et Henry Stephenson. 1939. NINOTCHKA (id.) d'Ernst Lubitsch avec Melvyn Douglas, Ina Claire, Sig Rumann et Felix Bressart.Une nouvelle annonce fut alors faite à grand bruit: "Garbo rit !>> On l'avait confiée à Ernst Lubitsch, farfadet malin et drôle qui faisait rire les plus moroses. Elle avait un joli rire. Ne l'avait-on pas entendu, sonnant dans les instants heureux ? Ninotchka, c'était une fable, une farce, un champagne. 1941. LA FEMME AUX DEUX VISAGES (Two-faced woman) de George Cukor avec Melvyn Douglas, Constance Bennett, Roland Young. |